Échec et mat : l’expérience osée de Google, qui consistait à supprimer certaines fonctionnalités enrichies de ses SERP en Europe s’est terminée en catastrophe. L’entreprise a rapidement retiré l’expérience, jugée plus nocive qu’utile pour les prestataires ciblés.
Estampillée comme gardien par le Digital Markets Act (DMA), Google est censée créer un environnement favorable pour la concurrence. Ce qui revient à éviter de s’auto promouvoir en priorité.
Cependant, les effets chaotiques observés ont vite résolu l’entreprise à abandonner son test de suppression des fonctionnalités enrichies pour les sites d’hôtels en Europe.
Un départ assorti de bonnes intentions
Dans le cadre du DMA, Google a implémenté plus de 20 modifications et organisé plus de 100 conférences et tables rondes collaboratives. Bien que sceptique, l’entreprise a écouté les récriminations de la concurrence, soutenue par la Commission Européenne et décidé de déployer les changements exigés.
Dans cette optique, Google a lancé le test, surnommé liens bleus, dans quelques pays, notamment la Belgique, l’Allemagne et l’Estonie. Il s’agissait de s’aligner sur les exigences du DMA et de documenter les effets du changement dans un environnement maîtrisé.
Pendant ce test de courte durée, les résultats enrichis (cartes, informations spécifiques et listes d’hôtels) ont été supprimés, laissant uniquement les historiques dix liens bleus.
Une fin en queue de poisson
L’expérience de Google a produit des effets catastrophiques pour les utilisateurs de ses services :
- Pour les hôtels, une baisse de plus de 10% du trafic
- Pour les sites intermédiaires, un trafic préservé, mais aucune valeur ajoutée
- Pour les consommateurs, une perte de temps et une insatisfaction, les poussant fréquemment à abandonner leurs recherches sans trouver l’information recherchée
Face à ces résultats scabreux, Google a interrompu le test et a restauré les fonctionnalités enrichies en Europe.
Trouver la bonne formule européenne pour Google
Google a essayé, et a échoué. Finalement, s’aligner sur les nouvelles directives européennes s’avère plus ardu que prévu pour le géant technologique. En pratique, il s’agit de modifier les pratiques habituelles tout en restant rentable pour les professionnels et satisfaisant pour les utilisateurs.
Cependant, c’est partie remise. Avec son célèbre cimetière digital, l’entreprise a intégré de longue date la notion d’essai-erreur. Le brainstorming doit s’intensifier pour obtenir un consensus.
Pourtant, Google a martelé aux premières heures que la loi DMA réduirait considérablement la satisfaction des utilisateurs. Pari gagné.
Néanmoins, les exigences légales de modifications du moteur de recherche pour faciliter la concurrence restent en vigueur. Cet épisode s’ajoute aux épisodes du procès antitrust, dont la firme peine à se relever.
Par quel prodige Google s’y prendra-t-il pour ménager la chèvre et le chou dans cette affaire ?
Entretemps, l’heure tourne. Et durant cette course contre la montre, le législateur européen plénipotentiaire l’attend fermement au tournant et espère plus d’efforts. Ici, la créativité de Google sera mise à rude épreuve des contraintes légales locales si l’entreprise espère survivre à long terme sur le vieux continent.
Tournicoti, tournicota : Pour le bien de tous, vivement que s’achève la danse de Google entre les filets juridiques du numérique. De lourds enjeux en dépendent.