À peine installé dans le Bureau ovale, Donald Trump vient de révoquer pas moins de 78 décrets pris sous l’ère Biden pour encadrer l’IA.
Fini les tests de sécurité obligatoires pour les entreprises d’IA comme OpenAI et terminé le contrôle fédéral. Une décision qui envoie un message clair : priorité au laisser-faire.
Mais est-ce vraiment judicieux ? je ne pense pas.
Biden avait mis des garde-fous, Trump les a démontés
En fait, c’est assez simple à comprendre.
Biden avait mis en place un décret pour « le développement et l’utilisation sûrs, sécurisés et dignes de confiance de l’intelligence artificielle» (Executive Order 14110) afin que les entreprises d’IA jouent cartes sur table.
En gros, avant de lâcher de nouveaux modèles IA dans la nature, elles devaient montrer patte blanche et prouver que tout était safe, un peu comme ce que l’IA Act Européen exige entre autres.
Trump, lui, préfère une approche du style « on verra bien ce qui se passe ».
Biden ne s’était pas arrêté là. Son plan comprenait aussi :
- Protéger les travailleurs : Étudier l’impact de l’IA sur le marché de l’emploi.
- Protéger les consommateurs : Identifier les pratiques frauduleuses et lutter contre les algorithmes discriminatoires.
En parallèle, des agences comme le National Institute of Standards and Technology (NIST) travaillaient sur des normes de sécurité et surveillaient les risques liés à des secteurs sensibles comme la cybersécurité.
Voici ce qui change maintenant sous Trump
- Bye-bye les tests de sécurité : Les entreprises IA ne sont plus tenues de partager les résultats de leurs évaluations de sécurité avec le gouvernement avant le déploiement public de leurs modèles IA. Elles avancent désormais sans rendre de comptes.
- L’US AI Safety Institute en danger : Cet organisme, chargé de superviser l’IA, pourrait disparaître faute de mission claire.
- Pas d’alternative en vue : Pour l’instant, aucun cadre de régulation fédéral n’a été annoncé, laissant entendre une orientation vers une approche plus « laissez-faire ».
Tout n’est pas perdu pour les mesures pro-IA de l’administration Biden. Les restrictions sur l’exportation des puces IA et le développement de centres de données sur terrains fédéraux restent en place. C’est déjà ça.
Innovation vs encadrement : où placer le curseur ?
Le débat est lancé : faut-il encadrer l’IA dès maintenant, au risque de freiner l’innovation, ou attendre, quitte à exposer le public à des dérives ?
Trump parie sur une dérégulation totale pour encourager l’innovation. En gros, il dit aux entreprises : “Foncez, on vous fera signe si vous dépassez les bornes.”
Biden, lui, voyait les choses autrement. Ses règles avaient pour but d’éviter les abus tout en garantissant une IA éthique et sûre. Après tout, l’IA, c’est un peu comme une centrale nucléaire : ça peut produire de l’énergie… ou tout faire exploser si on n’y prend pas garde.
Mais c’est vrai que trop de lois peuvent aussi freiner l’innovation. Les startups et les développeurs indépendants risquent de se retrouver étouffés par des contraintes administratives. L’équilibre entre les deux est fragile.
Ce que Trump doit clarifier rapidement
En annulant les réglementations de Biden sans proposer d’alternative, l’administration Trump risque d’aggraver la confusion. Pour éviter le chaos, elle devra se positionner sur plusieurs questions clés :
- Propriété intellectuelle : Les contenus générés par IA sont-ils protégés ?
- Données d’entraînement : Quid de la vie privée et du consentement ?
- Éthique et inclusion : Comment garantir que l’IA soit développée de manière équitable et sans biais ?
- Responsabilité : Qui est responsable quand une IA cause des dommages ?
- Rôle du gouvernement : Faciliter l’innovation tout en protégeant l’intérêt public, est-ce possible ?
Alors, bonne ou mauvaise idée ?
A mon avis, le nouveau président des Etats-Unis joue avec le feu .
Sa décision affiche clairement une volonté de donner carte blanche aux géants de la tech.
La cérémonie d’investiture en est la preuve : Elon Musk (xAI), Jeff Bezos (Amazon), Sundar Pichai (Google) et Sam Altman (OpenAI) étaient tous présents.
Mais cette approche, qui favorise la liberté totale, risque de faire grincer des dents, surtout face à l’Europe, où l’IA Act impose déjà des règles strictes.
Parce que sans cadre législatif, ça revient à organiser une course de voitures sans freins ni lignes de sécurité. Dans un contexte où les deepfakes, la désinformation et l’exploitation sauvage des données sans consentement sont déjà problématiques, c’est vraiment risqué.
En l’absence d’une stratégie légistative nationale claire comme le suggère OpenAI, les États se retrouvent livrés à eux-mêmes. Certains comme la Californie, le Colorado et l’Illinois ont déjà pris les devants. Cependant, il est clair que cette approche fragmentée complique la tâche des entreprises qui opèrent sur plusieurs territoires.
Je crois qu’un cadre réglementaire national serait bien plus efficace et cohérent pour concilier innovation et protection mais la Maison Blanche préfère visiblement jouer aux abonnés absents.
Et toi, qu’en penses-tu ? Tu trouves que Trump fait bien de supprimer les règlementations IA de Biden ? Dis nous tout en commentaire !