La recherche profonde (deep research) adossée à l’IA est en plein développement. Seulement, elle risque de siphonner sérieusement les poches des gestionnaires de sites internet.
Mais jusqu’où va la menace ?
La recherche profonde (deep research) de Gemini et la rentabilité de sites
Déployée le 11 décembre 2024, la recherche profonde de Gemini est réservée actuellement aux abonnés premium de Gemini Advanced. Elle ajoute une couche sur la recherche traditionnelle en quelques étapes :
- L’utilisateur lance une requête
- Deep Research trouve une réponse et génère un rapport avec un résumé et des recommandations
- La recherche est affinée progressivement
Deep Research utilise l’IA pour explorer des sujets complexes en votre nom et vous fournir des résultats dans un rapport complet et facile à lire. Il s’agit d’un premier aperçu de la manière dont Gemini s’améliore encore dans la gestion de tâches complexes pour vous faire gagner du temps. Sous votre supervision, Deep Research fait le gros du travail à votre place. Une fois que vous avez saisi votre question, il crée un plan de recherche en plusieurs étapes que vous pouvez réviser ou approuver. Une fois que vous avez approuvé, il commence à analyser en profondeur les informations pertinentes provenant de partout sur le Web en votre nom.
Google
Conséquence immédiate : l’internaute n’a plus besoin de visiter les sites internet d’où sont tirés les résultats de recherche. S’ensuivent plusieurs désagréments sévères, notamment :
- La réduction du trafic en ligne
- Une baisse substantielle des revenus publicitaires
- Moins de revenus pour les sites affiliés
Google dément, affirmant par la voix… hésitante de son PDG Sundar Pichai :
Il évite de mentionner les sites Web, parle de manière abstraite de ‘l’écosystème’ puis, lorsqu’il n’a plus rien à dire, change de cap et commence à parler de la façon dont Google rémunère les détenteurs de droits d’auteur qui s’inscrivent au programme Content ID de YouTube. Il répondit : ‘Écoutez, je… euh… C’est une… question très importante… euh… écoutez, je… je… pense… je pense que plus que toute autre entreprise… écoutez, vous savez… nous avons passé beaucoup de temps à… vous savez… que ce soit dans la recherche, en nous assurant… bien que cela soit souvent débattu, nous passons beaucoup de temps à réfléchir au trafic que nous envoyons à l’écosystème. Même pendant la période de transition de ces dernières années, c’est une priorité importante pour nous.’
Extrait du compte-rendu de l’interview de Sundar Pichai
Pour rappel, YouTube appartient à Google, et les créateurs lambda sont à mille lieues des multinationales bien établies. Les arguments transpirent l’hésitation.
Déconnecté de sa masse ouvrière, le PDG himself ?
Un doute raisonnable
Si Google s’est lancé en prêchant l’accès équitable à l’information, c’est peut-être dans l’intention de rester le seul capitaine à bord. Pour y parvenir, il suffit à l’entreprise de couper les vivres aux sites web.
Peut-être que Sundar Pichai a juste eu un blanc à l’instant fatidique ? Quoi qu’il affirme, il n’osera pas démentir que Deep Research se sert royalement dans la data gratuite de la toile pour exécuter ses prestations.
Si la firme de Mountain View n’annonce pas d’avis tranché à ce sujet, avançons-nous à formuler notre vision :
Défends-toi Google, toutes les preuves à charge te pointent crânement du doigt.