Alors, où est Grok 3 ?
Le modèle d’IA “révolutionnaire” de xAI que Elon Musk a promis pour la fin 2024 ?
On est maintenant début 2025, et toujours rien à l’horizon.
Pire, des fuites pointent vers un modèle intermédiaire, “Grok 2.5“.
Alors, qu’est-ce qui coince ?
Spoiler : ce n’est pas juste un problème de calendrier.
On parle ici des limites réelles de l’évolution de l’IA.
Qu’est-ce que Grok 3, au juste ?
Petit récap rapide. Grok 3 est censé être le dernier modèle d’IA d’Elon Musk, après Grok 2. Il est supposé rivaliser avec les gros poissons comme GPT-4o d’OpenAI ou Gemini de Google.
La promesse ? Un modèle capable de traiter des images, de répondre à des questions et d’améliorer les fonctionnalités sur X (ex-Twitter).
Musk avait annoncé que Grok 3 serait une évolution majeure, développé sur un cluster colossal de 100 000 GPU H100. Rien que ça.
Mais depuis cette annonce en juillet 2024, silence radio… ou presque.
Les lois de mise à l’échelle : un plafond pour l’IA ?
Pour comprendre ce qui freine Grok 3, il faut regarder ce qu’on appelle les “lois de mise à l’échelle” selon TechCrunch.
Pendant longtemps, les modèles d’IA devenaient meilleurs en augmentant les ressources : plus de données, plus de puissance de calcul, plus de GPU. Un peu comme gonfler un ballon… sauf qu’à un moment, ça plafonne.
Les améliorations deviennent de moins en moins significatives, et surtout, elles coûtent une fortune comme c’est le cas avec o3, le futur modèle de raisonnement d’OpenAI.
C’est probablement ce qui a coincé pour xAI.
Créer un modèle toujours plus grand et plus complexe, c’est bien sur le papier, mais dans la réalité, ça devient ingérable… et pas forcément pertinent.
Une tendance dans l’industrie
Le cas de Grok 3 n’est pas isolé. Anthropic, par exemple, a suspendu son modèle Claude 3.5 Opus. Pareil chez Google et OpenAI, qui ont eux aussi rencontré des blocages sur leurs modèles phares.
L’industrie tout entière se heurte à un mur : celui des coûts colossaux et des retours sur investissement de plus en plus limités.
Dans une interview avec Lex Fridman, Elon Musk l’avait d’ailleurs vaguement reconnu :
Une manière subtile de préparer le terrain au cas où le résultat ne serait pas à la hauteur des attentes.
Le futur de Grok 3 (et de l’IA en général)
Le retard de Grok 3, c’est peut-être plus qu’un contretemps.
C’est un signal d’alerte pour l’industrie : la course au « toujours plus gros » n’est pas soutenable.
Si les acteurs de l’IA veulent continuer à innover, il faudra peut-être changer de cap et réfléchir à d’autres stratégies. Parmi elles :
- Des IA spécialisées : plutôt que des modèles géants capables de tout faire, on mise sur des IA plus ciblées comme les agents spécialisés : Project Mariner de Google par exemple.
- Des optimisations logicielles : faire mieux avec moins en adoptant des approches alternatives comme le “fine-tuning”.
- Des approches collaboratives : partager des données et des ressources entre entreprises pour réduire les coûts.
Et Grok 3, dans tout ça ? Il pourrait encore voir le jour, mais avec des attentes revues à la baisse.
En attendant, c’est une belle leçon : parfois, avancer, c’est savoir freiner.
Affaire à suivre…