Tu as entendu parler de Media Manager ?
Cet outil que Open avait promis pour permettre aux créateurs de reprendre la main sur leurs œuvres utilisées la formation de ses IA.
Là on est en janvier 2025, et on n’a rien vu passer. Nada. Silence radio.
Alors, problème de calendrier ou simple manœuvre ?
Retour sur cette promesse en stand-by et ce que ça veut dire pour les créateurs (et pour OpenAI).
Media Manager, c’était quoi, déjà ?
En mai dernier, OpenAI a fait une annonce qui avait tout d’une jolie couverture de magazine : un outil qui va permettre aux créateurs de scanner leurs œuvres – textes, images, vidéos, sons – pour préciser comment ils souhaitent qu’elles soient utilisées ou non pour entraîner des modèles d’IA comme GPT-4o ou Sora.
Le but : rendre justice aux créateurs et calmer un peu les critiques sur l’exploitation sauvage des contenus protégés.
Une initiative noble sur le papier, mais manifestement pas assez importante pour devenir une priorité en interne.
Parce que voilà, sept mois plus tard, toujours rien. Pas un visuel, pas une démo, même pas une ligne de code en fuite.
Media Manager semble être passé tout en bas de la pile.
Droits d’auteur : un champ de mines pour OpenAI
Pourquoi ce fameux Media Manager était attendu comme l’épisode final d’une série culte ?
Si tu t’intéresses un peu aux IA génératives, tu sais qu’elles sont entraînées avec des tonnes de données chopées en ligne : des articles, des photos, des vidéos, bref, tout ce qu’on peut trouver sur Internet.
Le problème ? Une bonne partie de ces contenus est protégée par le droit d’auteur.
Donc OpenAI se retrouve face aux créateurs mécontents… et leurs avocats.
Artistes, écrivains, journalistes, et même des médias comme le New York Times accusent la boîte d’avoir siphonné leurs œuvres pour entraîner ses modèles.
Tous réclament justice (et des compensations, évidemment).
Même avec les quelques accords de licence signés par OpenAI, le compte n’y est pas pour de nombreux créateurs.
Et Media Manager était censé être leur bouée de sauvetage. Sauf qu’elle flotte toujours dans le néant.
Des solutions de secours… pas très pratiques
En attendant le Media Manager, OpenAI propose deux options.
Enfin, si on peut appeler ça des options :
- un formulaire pour demander à ce que des images soient retirées des bases d’entraînement.
- la possibilité pour les sites web de bloquer les robots d’OpenAI
Mais ces options sont loin d’être pratiques.
Par exemple, pour les images, il faut fournir une copie de chaque fichier avec une description détaillée.
Autant dire que pour des artistes qui ont des milliers d’œuvres, c’est mission impossible.
Le Media Manager devait simplifier tout ça avec une approche plus automatisée et robuste.
Un outil condamné avant même de naître ?
Alors, pourquoi le Media Manager n’est-il pas encore là ?
Plusieurs théories circulent :
- Problèmes techniques : Un outil capable de scanner et de gérer des milliards d’œuvres, ça demande une logistique de dingue. Peut-être qu’OpenAI a sous-estimé la tâche.
- Manque de volonté : Soyons réalistes, ce n’est pas OpenAI qui souffre des procès, mais les créateurs. Pas sûr que ce soit leur priorité sinon ils auraient pu l’annoncer lors 12 days of Shipmas…
- Stratégie juridique : OpenAI défend l’idée que ses IA transforment tellement les œuvres qu’elles ne violent pas le droit d’auteur. Si cette ligne de défense passe devant les tribunaux, pourquoi se fatiguer à créer un outil ?
Alors, on y croit encore ?
Bref, on est en droit de se demander si ce fameux Media Manager verra le jour… ou s’il finira dans un tiroir à jamais.
Et même s’il sort, est-ce qu’il sera à la hauteur des attentes ?
Des experts en droit de la propriété intellectuelle comme Ed Newton-Rex (de l’association Fairly Trained) pensent que non.
Selon lui, ce type d’outil repose trop sur les créateurs eux-mêmes, alors qu’ils n’ont souvent ni les moyens ni le temps de surveiller comment leurs œuvres sont utilisées.
Et puis, il y a un autre problème : même si un créateur demande à retirer ses œuvres, comment garantir qu’elles ne réapparaîtront pas via des copies hébergées sur des sites tiers ? C’est un peu comme jouer à une partie de whack-a-mole où chaque coup révèle un nouveau problème. Bref, un casse-tête sans fin.