Meta, la maison-mère de Facebook et Instagram, vient de faire un virage serré dans sa politique de modération de contenu.
Bye-bye les fact-checks classiques, bonjour les Community Notes, un système piqué tout droit à X (anciennement Twitter).
Et là, on se demande : est-ce un hommage ou du plagiat pur et simple ?
Retour aux sources : liberté d’expression ou laxisme 2.0 ?
Mark Zuckerberg, notre cher Geek des réseaux sociaux, a récemment annoncé que Meta allait troquer son programme de fact-checking pour un système collaboratif, le fameux “Community Notes”.
Apparemment, c’est censé réduire les erreurs et simplifier la modération. Traduction : “on en a marre des dramas”.
Dans un élan nostalgique, Zuck a sorti sa carte “liberté d’expression”.
Tu te souviens, ce fameux discours de 2019 à Georgetown où il se prenait pour le défenseur des opprimés du clavier ?
Eh bien, on dirait qu’il revient à ses premières amours, quitte à ouvrir à nouveau la voie aux débats bien toxiques sur l’immigration et plein d’autres sujets sensibles.
Zuckerberg a dit en substance :
Certains crient au génie, d’autres au désastre.
Entre ceux qui y voient un renouveau démocratique et ceux qui prédisent une avalanche de fake news, le débat est lancé.
Community Notes : une solution magique ?
Le concept des Community Notes est simple : chaque utilisateur peut signaler et ajouter du contexte à une publication douteuse.
Dit comme ça, ça sonne bien. Sauf qu’en pratique, ça revient un peu à demander à des chats et des chiens de s’entendre sur un buffet commun.
Regarde X, par exemple. Là-bas, ce système exige un consensus entre contributeurs aux opinions souvent opposées.
Autant dire que sur des sujets polémiques comme les élections, c’est un miracle si quelqu’un est d’accord sur quoi que ce soit.
Joel Kaplan, Chief Global Affairs Officer chez Meta, y croit dur comme fer :
Vraiment, Joel ? Parce que sur X, beaucoup de notes finissent aux oubliettes faute d’accord.
Imagine ça à l’échelle de Meta. Bonjour l’embouteillage de contributions jamais validées.
Politique ou pragmatisme : le double jeu de Meta
Le timing de cette annonce sent le calcul à plein nez.
Les élections à peine terminées, Mark Zuckerberg semble vouloir rentrer dans les bonnes grâces du nouveau gouvernement américain.
Un gouvernement, soit dit en passant, dirigé par un président qui a déjà goûté à la censure made in Facebook.
Et comme si ça ne suffisait pas, Meta délocalise ses équipes de modération, troquant le Californien décontracté pour le Texan conservateur, juste à côté du centre de modération flambant neuf d’Elon Musk pour X.
Hasard ? Mouais, on y croit.
En réalité, tout indique que Zuckerberg tente un grand écart politique, oscillant entre flatter le pouvoir en place et ne pas froisser les sensibilités de son immense base d’utilisateurs.
Pour Kaplan qui tente de justifier tout ça, il s’agirait : “d’une façon de s’adapter à une société qui rejette les systèmes trop complexes.”
Ce que j’en pense : une boîte de Pandore bien emballée
Je pense honnêtement que l’expérience de X n’augure rien de bon pour Meta.
Les Community Notes pourraient facilement devenir un terrain de jeu pour les trolls et les groupes organisés, prêts à manipuler le système.
En troquant ses fact-checkers pour une modération collaborative, Meta s’aventure en territoire dangereux.
L’histoire de X a déjà montré les limites d’un tel modèle, où les sujets les plus explosifs passent souvent à travers les mailles du filet.
Et avec une audience bien plus massive, les défis seront démultipliés.
On peut bien penser que Meta à appris des erreurs de X, mais entre nous, qui croit encore aux belles promesses des géants du numérique ?
Mais ne soyons pas (trop) pessimistes.
Avec sa base d’utilisateurs titanesque, Meta a peut-être une chance de transformer cette idée en outil utile.
Enfin, si les Community Notes trouvent un équilibre entre liberté d’expression et responsabilité collective. Oui, c’est un grand “Si”.
Bref, prépare-toi à un futur où Facebook et Instagram pourraient devenir les nouvelles capitales de la désinformation.
Parce que, contrôler cette boîte de Pandore, serait sans doute aussi facile qu’essayer de modérer les commentaires sous une vidéo YouTube politique.