OpenAI a récemment publié un « plan économique », une sorte de feuille de route pour expliquer comment la société compte aider les USA à asseoir sa suprématie sur l’IA tout en vantant des « solutions clés en main » pour encadrer cette technologie.
Sur le papier, ça sent la philanthropie et le progrès, mais quand on creuse un peu, le projet soulève de vraies questions : OpenAI cherche-t-elle à aider ou juste à se positionner comme le big boss de l’IA ?
Entre lobbying agressif et rêves de puissance, décryptons ce que cache ce plan ambitieux bourré d’intérêts bien placés en 5 points.
Les US en mode power-up
Dans son manifeste, OpenAI insiste sur l’urgence pour les Etats-Unis :
- d’investir massivement dans les puces et les talents pour rester en tête de la course à l’IA.
- Harmoniser des lois sur l’IA parce que, pour l’instant, chaque État fait son truc, façon soupe de légumes pas très digeste.
Le ton est clair : si l’Amérique ne bouge pas, la Chine va nous doubler .
Et ça, chez OpenAI, c’est no way. Mais cette rhétorique à la fois alarmiste et patriotique n’est pas sans intérêt pour eux… surtout quand cela signifie davantage de financements publics pour leur propre expansion.
L’énergie verte ou… le greenwashing ?
Un autre point clé du plan, c’est l’énergie. OpenAI milite pour le nucléaire et les énergies renouvelables pour alimenter ses centres de données toujours plus gourmands.
Bon, on est d’accord, les parcs éoliens et solaires, c’est mieux que le charbon.
Mais est-ce qu’on finance vraiment tout ça pour sauver la planète ou juste pour faire tourner des modèles d’IA ?
Créateurs : on vous entend… mais on s’en fout un peu
Ah, le bon vieux débat sur le droit d’auteur.
OpenAI plaide pour pouvoir utiliser des contenus protégés, mais juste assez pour ne pas se faire taper sur les doigts.
Selon eux, leur IA ne peut pas être entraînée sans accéder à aux « informations accessibles au public »… y compris des œuvres protégées.
Traduction : on va continuer à pomper vos créations parce que, sans ça, on n’existe pas. On comprend mieux pourquoi leur Media Manager n’a pas encore vu le jour.
Leur argument : “Si ce n’est pas nous, d’autres le feront”.
Une logique qui sonne comme : si je ne vole pas le gâteau, quelqu’un d’autre le fera. Éthique ? Pas sûr.
Subtil chantage, tu ne trouves pas ?
Les bonnes intentions” face aux risques globaux
OpenAI veut aussi une collaboration avec les agences de sécurité nationale pour partager les infos sensibles et “rationaliser” les règles.
Autrement dit, qu’on leur laisse un passe-droit sur des sujets clés comme la cybersécurité ou les exportations.
Ils avancent des idées “responsables” comme éviter les abus des modèles d’IA, mais bizarrement, tout reste “volontaire”.
Pas de cadre obligatoire ? Pratique pour éviter trop de contraintes, non ?
Ce qu’il faut retenir
800 000 dollars dépensés en lobbying sur six mois, des anciens du Pentagone et de la NSA au comité exécutif…
Sérieusement, OpenAI n’a plus rien d’une organisation à but non lucratif qui veut “faire avancer l’humanité avec l’IA”.
Ils se battent pour garder la main sur un marché ultra-compétitif, quitte à s’allier avec le gouvernement et à muscler leur discours.
Quand la société critique des lois fédérales comme le CHIPS Act ou montre sa volonté d’instaurer des règles d’exportation sur les modèles d’IA, on voit bien où ils veulent en venir.
Certaines propositions comme l’harmonisation des lois sur l’IA ou les investissements dans l’énergie verte sont nécessaires
- L’idée de travailler avec le gouvernement n’est pas mauvaise en soi, mais quand cela implique des règles floues et des avantages unilatéraux, c’est là que ça coince.
- Alors oui, l’IA aux Etats Unis a besoin d’un cadre unique comme l’IA Act en Europe, mais ce cadre ne doit pas être écrit uniquement par ceux qui ont tout à y gagner.
La régulation, c’est protéger les citoyens, encourager une concurrence saine et s’assurer que les bénéfices de l’IA ne restent pas coincés dans les coffres d’un petit groupe de géants de la tech.